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vendredi 16 février 2024

Antoine BARTHELEMY, le père namurois du canal de Charleroi

Sosa 82 (Aïeul) Antoine Joseph BARTHELEMY 1764-1832



Etat civil

  • Naissance : le 3 février 1764 (vendredi) - Bruxelles, Belgique
  • Baptême :
  • Décès : le 10 novembre 1832 (samedi) - Château de Franc-Waret, Fernelmont, 5380 Namur, BELGIQUE, à l'âge de 68 ans
  • Inhumation :
  • Profession : Avocat, homme politique libéral
    => Avocat au conseil souverain de Brabant (1787)
    => Receveur des hospices de Bruxelles (1822)
    => Cofondateur du premier journal belge libre L'Observateur (1815)
    => Membre de la seconde chambre des états généraux (1821)
    => Ministre de la Justice (1er sous le règne du Roi Léopold I) (1831)

    Parents

  • Nicolas-Joseph BARTHELEMY, 1733-XXXX
  • Marie Françoise LOYSON ca 174-1792

    Mariage

  • Avec Marie-Josephe Albertine LOYSON ca 1758-1832
    dont 1 enfant(s) :
  • Sophie BARTHELEMY 1793-1850 mariée avec Alexandre Joseph Célestin GENDEBIEN, 1789-1869

    Le père namurois du canal de Charleroi

    Quai de Mariemont, quai de l'Industrie, rue des Fabriques et du Houblon : tout le quartier, à l'arrière de la place Sainte-Catherine évoque l'essor industriel né du canal de Charleroi. Grâce à cette voie navigable, oeuvre d'Antoine Barthélemy, les pierres (quai du Hainaut) et le charbon (quai des Charbonnages) arrivent dans la capitale par bateau, dès 1832.

    Comment un jeune namurois de 28 ans devient-il échevin de la Ville de Bruxelles ? «Le plus simplement du monde», vous répondrait ce bourreau de travail, aussi à l'aise en gestion financière qu'en stratégie politique. Antoine Barthélemy étonne aussi par un sens inné du progrès économique. Pourtant, quand il commence sa carrière, les armées françaises viennent de conquérir pour la seconde fois nos régions, qu'elles considèrent comme un pays conquis, taxable et corvéable à merci. Bruxelles, déjà exsangue, doit payer 5 millions par an au «libérateur».

    Soit, la ville paye. Mais quand, en 1794, la contribution est doublée, le magistrat-échevin Antoine Barthélemy monte en première ligne : aux fonctionnaires français, notre homme oppose un refus net : «Nous ne payerons pas !». «Savez-vous qu'il en va de votre tête ?» fulmine son interlocuteur. Et l'intrépide jeune homme de répondre : «Il en jaillira du sang, Monsieur, et non de l'or ! ».

    Grâce à cet acte de bravoure, la dette est annulée, mais Antoine Barthélemy perd son mandat. Rentré au conseil municipal en 1807 sur ordre impérial (Napoléon tentait tout de même de conserver son «capital sympathie» auprès de ses nouveaux sujets), l'avocat est à nouveau chargé d'une mission délicate : la liquidation des dettes de Bruxelles. Il excelle dans cette tâche ardue, sans pour autant cesser de plaider au barreau et en créant, en plus, «L'observateur», un premier journal libre.

    LES BOULEVARDS DES REMPARTS

    Pourquoi un journal ? Quelques semaines après Waterloo, l'objectif est de revendiquer pour nos provinces des institutions libérales même si l'Europe du Congrès de Vienne a décidé de nous annexer à la Hollande.
    Dans les premières années, tout semble s'agencer le mieux du monde. Guillaume Ier, souverain hollandais devenu le nôtre, dépense sans compter pour relever nos provinces. Antoine Barthélemy est ravi : cela fait des années qu'il se bat pour rendre à Bruxelles les moyens de se développer. Combien d'articles, de mémoires a-t-il écrit pour que les remparts de Bruxelles soient transformés en boulevards extérieurs ?

    Combien de fois a-t-il présenté à Bonaparte des liasses entières de réflexions et d'études sur la nécessité de percer le canal de Bruxelles-Charleroi ? On en parle depuis le XVIe siècle de ce fameux canal mais il est maintenant devenu vraiment indispensable. Bruxelles, par sa situation géographique, s'impose comme l'intermédiaire naturel entre Anvers, grand port sur l'Escaut, et l'arrière-pays industriel et agricole.

    De la place Sainctelette à Drogenbos, le canal permettra l'approvisionnement en combustibles (le charbon de Wallonie) et en matériaux de construction (les pierres du Hainaut); sur ses berges, de nombreuses activités verront le jour : déchargement et transformation des matières brutes mais aussi brasseries, tanneries et imprimeries, utiliseront l'eau du canal !

    LE 1ER MINISTRE DE LA JUSTICE

    Enfin, Antoine Barthélemy a trouvé à qui parler et c'est lui qui, en 1826, pose la première pierre. Est-il comblé ? Pas tout à fait car, comme souvent, la bienveillance de nos gouvernants étrangers se mue lentement en tendance à l'exploitation et à la répression.

    En 1831, parmi les dix hauts personnages chargés d'aller proposer la couronne de Belgique au Duc de Nemours (qui la refuse), Antoine Barthélemy côtoie des noms illustres : Surlet de Chokier (le régent), de Mérode, Gendebien, de Brouckère. Intégré dans le gouvernement de Surlet, il sera ensuite le premier ministre de la Justice de notre monarchie constitutionnelle. Quelques mois plus tard, Antoine Barthélemy effectue sa dernière sortie officielle : en août 1832, au moment où la Belgique attend, fiévreuse, l'arrivée de sa première reine, il inaugure enfin «son» canal, qui relie Charleroi à Bruxelles.

    Trente jours plus tard, il est plébiscité pour présider la première assemblée représentative de la Belgique indépendante. Mais le sexagénaire a déjà trop donné. Le 10 novembre, il meurt frappé d'apoplexie dans son château de Franc-Waret, près de Namur. La ville de Bruxelles décide de donner son nom à la petite ceinture de Bruxelles, entre la porte de Flandre et celle de Ninove, le long du canal qui lui doit d'exister.

    SYLVIE LAUSBERG
    Journal Le Soir 22/08/1997
    Sa fille Sophie épouse le 19 septembre 1811 mon aïeul Alexandre Gendebien, membre de la Chambre des représentants (30 mars 1831 - 19 mars 1839), ministre de la Justice (26 février 1831 - 23 mars 1831), membre du Congrès national (1830-1831), membre du Gouvernement provisoire de Belgique (26 septembre 1830).

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